En France, les maladies professionnelles bénéficient d’un cadre légal permettant leur reconnaissance et leur indemnisation. Cependant, ce système, régi par des tableaux spécifiques, est jugé obsolète par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Dans un avis publié le 12 décembre 2024, l’Anses recommande une révision complète des critères de reconnaissance des maladies professionnelles, en s’appuyant sur les avancées scientifiques et médicales. Cet article présente les préconisations de l’Anses et leurs implications pour les salariés et les employeurs.
Les recommandations de l’Anses pour améliorer les critères
Revoir la désignation des maladies
L’Anses souligne que plusieurs maladies, bien qu’ayant un lien avéré avec des conditions professionnelles, sont sous-reconnues. Elle propose :
- une simplification des descriptions médicales : remplacer les détails de diagnostic par une mention validée par les autorités compétentes (sociétés savantes, Haute Autorité de santé) ;
- élargissement des maladies reconnues : intégrer des pathologies comme certains cancers, troubles psychiques ou respiratoires.
Harmoniser les délais de prise en charge
Les délais actuels de prise en charge varient selon les régimes (général et agricole) et sont souvent trop courts pour réaliser les examens nécessaires. L’Anses recommande :
- harmonisation des délais de prise en charge financière ;
- fixation d’un délai spécifique pour les cancers solides, proposé à 50 ans.
Moderniser la liste des travaux à risques
Enfin, pour mieux refléter les réalités professionnelles actuelles, l’Anses suggère que :
- les listes de travaux soient indicatives et non limitatives.
- les cas de poly-exposition (exposition à plusieurs substances ou conditions dangereuses) soient pris en compte.