L’hijama est un sujet d’actualité. Il est souvent mis en avant sur les réseaux sociaux par des célébrités internationales. Sa pratique en France suscite de nombreuses questions auxquelles nous allons répondre dans cet article.
Qu’est-ce que l’hijama ?
L’hijama, « cupping therapy » ou incisiothérapie est une technique thérapeutique naturelle et ancestrale. Elle a existé dans plusieurs civilisations et a perduré dans le temps. On retrouve des traces de cette pratique dans des papyrus d’Egypte (papyrus Ebers) datant d’environ 1550 avant J-C.
Son succès a été plus ou moins important en fonction des périodes historiques et du développement de la médecine.
L’hijama aurait été présente chez les Grecs et notamment chez Hippocrate. Elle apparait également dans le monde arabe, d’où le mot hijama est originaire. Elle est reconnue par l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) comme technique de la médecine traditionnelle chinoise. Cette technique de soins permet d’extraire des substances néfastes pour le corps. Elle permet également de soulager les douleurs.
Récemment, cette technique a été rendue célèbre par beaucoup de sportifs, notamment le joueur de football, et détenteur d’un ballon d’or, Karim Benzema ou encore le nageur multiple médaillé d’or Michael Phelps, qui postent des images de leurs séances sur les réseaux sociaux.
Il existe deux techniques pour pratiquer l’hijama : la ventouse sèche et la ventouse humide.
La ventouse sèche consiste à placer les ventouses sur des endroits spécifiques du corps et ainsi produire un effet d’aspiration dans le but de soulager le corps de certaines douleurs et toxines.
La ventouse humide consiste à faire une incision puis à placer les ventouses pour produire le même effet.
Est-ce que l’hijama est une pratique légale France ?
La pratique de l’hijama par ventouse sèche et la pratique par ventouse humide sont autorisées mais ne peuvent être pratiquées que par des médecins.
En effet, le recours aux incisions peut libérer jusqu’à 100mL à 400 mL de sang par séance. Cet acte qui requiert des incisions ne peut être pratiqué que par des médecins. Son exécution par toutes autres personnes est interdite.
Pour l’heure, aucun diplôme ou aucune formation en France, en dehors de la médecine, n’habilite à exercer cette pratique. Celle-ci doit être réalisée dans un cadre spécifique, en prenant en compte l’état de santé et les antécédents médicaux ou les potentielles maladies des personnes concernées.
De plus, les ustensiles utilisés pour la pratique de l’hijama (ventouse, scalpel ou bistouri, gants, compresses etc.) doivent être adaptés et répondre à des critères d’hygiène importants. Tous ces éléments, s’ils ne sont pas respectés, peuvent conduire à des conséquences désastreuses pour les patients (transmission de maladies, infections).
Quelles sont les sanctions de la pratique de l’hijama ?
La pratique de l’hijama par toute personne autre qu’un médecin est assimilée à l’exercice illégal de la médecine.
Les articles L4161-1 à L4161-6 du Code de la santé publique encadrent l’exercice illégal de la médecine. L’article L4161-1 précise que l’exercice illégal de la médecine est le fait pour une personne de réaliser de façon habituelle et sans diplôme de médecine tout acte médical. L’article L4161-5 du Code de la santé publique punit cette infraction de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
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