Le travail à temps partiel, en particulier sous sa forme contrainte, suscite un vif débat en France. Selon le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) publié en 2024, près d’un million de salariés étaient concernés en 2023. Ce rapport, commandé par le gouvernement, met en lumière les limites des réglementations actuelles et propose des pistes pour réduire la précarité associée au travail partiel contraint.
Contexte : le développement du travail à temps partiel en France
Un phénomène en expansion depuis les années 1970
Depuis les années 1970, le travail à temps partiel s’est considérablement développé en France, notamment sous l’effet de l’économie de services et de la participation croissante des femmes au marché du travail. En 2023, il concernait 4,2 millions de salariés, soit 17,4 % de la population salariée.
Temps partiel subi : un enjeu majeur
Malgré une baisse depuis 2017, le temps partiel subi reste une source de précarité. Ce type d’emploi, souvent concentré dans les secteurs des services et des métiers peu qualifiés, touche principalement les femmes, les employés immigrés et les travailleurs des petites entreprises.
Les constats du rapport de l’Igas
Un impact limité des mesures de 2013
Le cadre juridique instauré par l’accord national interprofessionnel et la loi de 2013 visait à limiter le temps partiel contraint. Malgré des avancées, les effets réels sur la réduction de la fragmentation du temps de travail et l’amélioration des conditions des salariés sont restés modestes.
Un cadre rigide mais perfectible
Le rapport souligne la spécificité française d’un plancher de 24 heures hebdomadaires. Ce dispositif, bien qu’élaboré pour éviter la généralisation des emplois ultra-fragmentés, a parfois limité l’accès à l’emploi pour certaines catégories de salariés.
Recommandations pour un cadre rénové
Renforcer la flexibilité avec des garanties accrues
Le rapport propose d’assouplir certaines règles, notamment sur les heures complémentaires, tout en prévoyant des contreparties plus favorables pour les salariés : majorations salariales accrues, limitation des coupures journalières et meilleure reconnaissance des temps de trajet.
Mobiliser les dispositifs publics
Une meilleure mobilisation des politiques de formation et d’emploi est préconisée pour accompagner les travailleurs à temps partiel vers des emplois plus stables. Le rapport recommande également une étude approfondie des freins socio-fiscaux qui dissuadent certains salariés d’augmenter leur quotité de travail.
Promouvoir l’égalité de traitement
Inspiré des modèles allemands, le rapport suggère de renforcer les droits des salariés à temps partiel, notamment au sein des grandes entreprises.