En 2024, la France a connu une recrudescence inquiétante des violations massives de données, touchant des millions de citoyens à travers des attaques ciblant des organisations majeures comme France Travail ou encore des opérateurs comme Free.
Face à cette menace croissante, la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a intensifié ses efforts pour accompagner les organismes dans la sécurisation des données personnelles.
Cet article présente les principales recommandations de la CNIL pour lutter efficacement contre ces violations de grande ampleur.
L’état des lieux des violations massives de données en 2024
Une augmentation alarmante des violations
En 2024, la CNIL a enregistré 5 629 violations de données personnelles, soit une hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Plus préoccupant encore, le nombre de violations touchant plus d’un million de personnes a doublé, mettant en lumière des failles de sécurité persistantes.
Les facteurs communs des violations de données
- Informations de connexion compromises : des identifiants volés facilitent l’accès aux systèmes.
- Détection tardive des intrusions : les exfiltrations de données ne sont souvent découvertes qu’après la mise en vente des informations volées.
- Sous-traitance mal sécurisée : une part significative des incidents implique des failles chez des sous-traitants.
Quelles sont les recommandations de la CNIL pour prévenir les violations de données ?
Les incidents survenus en 2024, notamment dans la gestion de grandes bases de données, ont mis en évidence la nécessité de renforcer la sécurité, en combinant des mesures périmétriques, destinées à protéger les systèmes d’information (SI) contre des menaces externes, et des stratégies de défense en profondeur pour contrer les menaces internes déjà présentes dans le SI.
L’analyse des violations démontre que des failles de sécurité successives ont souvent permis aux attaquants de progresser d’une étape à l’autre. Ainsi, le déploiement de mesures couvrant tous les niveaux de sécurité s’avère essentiel pour réduire la probabilité et la gravité des violations. Cela concerne aussi bien les responsables de traitement que leurs sous-traitants.
Mesures préventives recommandées :
- authentification multifacteur pour sécuriser les accès, en particulier à distance ;
- gestion rigoureuse des accès via des comptes nominatifs ;
- formation des collaborateurs aux enjeux de la sécurité des données ;
- limitation des accès réseau aux équipements authentifiés uniquement ;
- mise à jour régulière des systèmes ;
- définition stricte des droits d’accès et cloisonnement des données ;
- limitation des volumes de données exportables par utilisateur ;
- application des principes de durée de conservation limitée des données personnelles ;
- surveillance en temps réel des flux réseau et des journaux d’activités ;
- réalisation de recherches régulières de fuites de données sur Internet.
Ces actions s’inscrivent dans une approche globale de sécurisation des données pour garantir la protection des informations personnelles conformément aux exigences du RGPD et aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité.
Résumé des points clés
- Les violations massives de données ont considérablement augmenté en 2024.
- La CNIL recommande des mesures de sécurité renforcées, une gestion stricte des sous-traitants et une détection des incidents.
- La sensibilisation des particuliers et la collaboration avec des organismes spécialisés sont essentielles pour une cybersécurité efficace.
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