La trêve hivernale des coupures d’énergie est une mesure importante pour les ménages en situation de précarité.
Instaurée en 2013 par la loi Brottes, elle s’applique chaque année du 1er novembre au 31 mars de l’année suivante. Pendant cette période, les fournisseurs d’énergie sont légalement tenus de limiter les coupures d’électricité et de gaz naturel pour les résidences principales, même en cas d’impayé.
Cependant, certaines nuances existent quant aux réductions de puissance, aux types d’énergie concernés et aux démarches que les usagers peuvent entreprendre pour éviter toute interruption.
Cet article explore en détail les restrictions et les droits des consommateurs concernant les coupures d’électricité et de gaz pendant la trêve hivernale.
Quelles sont les mesures de protection offertes par la trêve hivernale des coupures d’énergie concernant l’électricité et le gaz ?
La trêve hivernale vise à protéger les foyers contre les coupures d’énergie en plein hiver, période où le chauffage et l’électricité sont essentiels pour assurer un confort minimal.
Pendant ces cinq mois, les fournisseurs d’électricité et de gaz naturel ne peuvent pas interrompre l’approvisionnement des ménages dans leur résidence principale en cas d’impayés (article L. 115-3 du code de l’action sociale et des familles). Cette mesure concerne uniquement l’électricité, le gaz naturel et, dans certains cas, le chauffage urbain. Cependant, les autres sources d’énergie ne sont pas couvertes par cette réglementation.
Qu’en est-il des résidences secondaires ?
La trêve hivernale s’applique uniquement aux résidences principales. Si un particulier possède une résidence secondaire avec des factures impayées, le fournisseur d’énergie peut demander une interruption de la fourniture pour ce logement.
Réductions de puissance : une mesure de compromis
Bien que les fournisseurs d’énergie ne puissent pas couper l’électricité ou le gaz pendant la trêve hivernale, ils ont néanmoins la possibilité de réduire la puissance fournie. Cela signifie que, même sans interruption totale, le foyer peut être limité dans son usage d’électricité en cas d’impayés. Par exemple, la puissance de l’électricité peut être abaissée de 3 kVA pour les contrats de puissance de 6 kVA ou plus et de 2 kVA pour les contrats de puissance inférieure.
Il est important de noter que les bénéficiaires du chèque énergie sont protégés contre cette réduction de puissance.
Quelles sont les démarches à suivre en cas de menace de coupure d’électricité et de gaz durant la trêve hivernale ?
Malgré la protection offerte par la trêve hivernale, il est recommandé d’agir rapidement si un usager reçoit un avis de coupure en raison d’impayés. Une fois la trêve hivernale terminée, le fournisseur peut légalement interrompre la fourniture d’énergie.
Voici quelques étapes à suivre en cas de menace de coupure :
- contacter le fournisseur : en cas de difficultés de paiement, il est conseillé de contacter directement le fournisseur pour négocier un échéancier. Cela permet de montrer sa bonne foi et d’obtenir un arrangement ;
- consulter les services sociaux : les services sociaux de la commune ou du département peuvent intervenir pour aider les foyers en difficulté. Ils peuvent contacter le « correspondant solidarité-précarité » du fournisseur afin de faciliter une solution de paiement ;
- se rapprocher des associations ou d’autres organismes : certains organismes ou des associations caritatives proposent une aide aux ménages en situation de précarité. Ces structures peuvent également orienter les usagers vers des aides spécifiques, telles que le Fonds solidarité logement (FSL) ;
- médiateur national de l’énergie : si la fourniture d’énergie est interrompue malgré la trêve, il est possible de saisir le médiateur national de l’énergie pour obtenir une assistance dans la réactivation de la fourniture.
Résumé des points clés
- Période de la trêve hivernale : du 1er novembre au 31 mars, les fournisseurs d’électricité et de gaz ne peuvent pas interrompre la fourniture d’énergie dans les résidences principales pour cause d’impayé.
- Réduction de puissance : les fournisseurs peuvent réduire la puissance de l’électricité, sauf pour les bénéficiaires du chèque énergie, en abaissant la puissance de 3 kVA ou 2 kVA selon les contrats.
- Limite des mesures : la trêve ne couvre que les résidences principales et les énergies autres que l’électricité et le gaz ne sont pas concernées par cette mesure.
- Démarches en cas de menace de coupure : en cas d’impayé, il est possible de contacter le fournisseur, les services sociaux ou le médiateur national de l’énergie pour éviter l’interruption de la fourniture.
La trêve hivernale des coupures d’énergie est donc une protection importante pour les ménages, mais elle impose également aux usagers de rester à jour de paiement quant à leurs factures pour éviter les interruptions dès la fin de cette période.
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