La
démission, un acte unilatéral de rupture de contrat de travail par le salarié, est un sujet complexe dans le monde du travail. Ce guide vise à démystifier la démission, en explorant ses aspects juridiques, ses procédures et ses implications pour les salariés en CDI, CDD et autres formes de contrats.
Qu’est-ce que la démission ?
La possibilité de démissionner est prévue à l’article L1231-1 du Code du travail :
« Le contrat de travail à durée indéterminée peut être rompu à l’initiative de l’employeur ou du salarié, ou d’un commun accord, dans les conditions prévues par les dispositions du présent titre. Ces dispositions ne sont pas applicables pendant la période d’essai ».
La démission se définit comme la décision volontaire d’un salarié de mettre fin à son contrat de travail à durée indéterminée (CDI). Elle est encadrée par les dispositions du Code du travail et des conventions collectives. La démission est un droit du salarié : l’employeur ne peut pas la refuser.
La décision de démission doit être claire et non équivoque.
L’abandon de poste peut aussi être considéré comme une démission (article L1237-1-1 du Code du travail).
Le salarié doit informer son employeur de sa décision de démissionner.
Bien qu’aucune forme spécifique ne soit imposée par la loi, il est fortement conseillé d’opter pour une notification écrite. Idéalement via une lettre recommandée avec accusé de réception, pour éviter tout litige sur la clarté de l’intention.
La question du préavis
Le respect d’un préavis est généralement exigé. Sa durée varie en fonction de la convention collective applicable et de l’ancienneté du salarié. Cependant des exceptions existent, notamment en cas d’accord entre l’employé et l’employeur, où le salarié peut être exempté de préavis.
Le délai de préavis débute lorsque l’employeur est notifié de la démission.
Quels sont les droits et obligations pendant le préavis ?
Pendant le préavis, le salarié continue de bénéficier de ses droits et reste soumis à ses obligations professionnelles. Des dispositions particulières peuvent s’appliquer en cas de maladie, d’accident de travail, ou pour la recherche d’un nouvel emploi (dans certaines conventions collectives).
Quelles sont les conséquences financières de la démission ?
La démission n’ouvre pas droit à des indemnités de rupture de la part de l’employeur. Toutefois, le salarié a droit au paiement des salaires et primes dus jusqu’à la fin du préavis, ainsi qu’à une indemnité compensatrice de congés payés.
Démission et chômage
Traditionnellement, la démission n’ouvre pas droit à l’allocation chômage. Néanmoins, dans certaines conditions spécifiques, considérées comme des démissions légitimes (17 cas différents possibles), le salarié peut bénéficier des allocations de chômage.
Cas particuliers : CDD et intérim
Contrairement au CDI, la démission n’est pas une option dans le cadre d’un contrat à durée déterminée (CDD) ou d’un contrat d’intérim. Ces contrats peuvent être rompus sous certaines conditions strictement réglementées.
Documents à fournir après la démission
À l’issue du préavis, l’employeur est tenu de remettre au salarié démissionnaire un certificat de travail, un reçu pour solde de tout compte et une attestation pour France Travail.
En conclusion
La démission, bien qu’apparemment simple, implique une compréhension détaillée de ses conséquences juridiques. Les salariés envisageant une démission doivent évaluer soigneusement leurs options et droits, et peuvent bénéficier des conseils d’un
avocat spécialisé en droit du travail pour naviguer dans ce processus.