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Le droit à l’erreur : un nouveau paradigme de la relation entre citoyens et administration

Dans un monde en constante évolution, les interactions entre les citoyens et les administrations publiques doivent s’adapter aux nouvelles réalités. Le concept de « droit à l’erreur » a été introduit en France pour transformer ces relations et instaurer un climat de confiance et de bienveillance.

Cette mesure, ancrée dans la loi n° 2018-727 du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance, vise à permettre aux citoyens et aux entreprises de corriger leurs erreurs administratives sans subir de pénalités, sous certaines conditions.

Cet article vise à expliquer la notion de droit à l’erreur face à l’administration et ses conditions d’application.

Qu’est-ce que le droit à l’erreur ?

Le droit à l’erreur permet aux individus et aux entreprises de régulariser, sans pénalités ou sanctions, une erreur commise pour la première fois et de bonne foi.

L’article L123-1 alinéa premier du Code des relations entre le public et l’administration dispose :

Une personne ayant méconnu pour la première fois une règle applicable à sa situation ou ayant commis une erreur matérielle lors du renseignement de sa situation ne peut faire l’objet, de la part de l’administration, d’une sanction, pécuniaire ou consistant en la privation de tout ou partie d’une prestation due, si elle a régularisé sa situation de sa propre initiative ou après avoir été invitée à le faire par l’administration dans le délai que celle-ci lui a indiqué”.

Ce droit est applicable dans de nombreux domaines administratifs tels que les impôts, les prestations sociales (Caisse d’allocations familiales, Assurance maladie etc) et les formalités professionnelles.

Quelles sont les conditions pour bénéficier du droit à l’erreur ?

Pour bénéficier du droit à l’erreur, il est essentiel de remplir trois conditions.

L’erreur doit être commise pour la première fois. La correction doit être effectuée de manière spontanée ou suite à une demande de l’administration dans le délai imparti. La personne doit agir de bonne foi, l’administration ayant la charge de prouver la mauvaise foi ou la fraude.

Par exemple, si un bénéficiaire d’une prestation sociale oublie, de bonne foi, de déclarer une augmentation de ses revenus ou un changement de sa situation qui peut affecter son droit à certaines aides, il peut régulariser sa situation auprès de l’organisme pour éviter le versement indu d’allocations, qu’il devra sinon rembourser ultérieurement.

Les exceptions et les limitations du droit à l’erreur

Le droit à l’erreur ne s’applique pas dans certains cas spécifiques.

Par exemple, il ne couvre pas les erreurs grossières ou les négligences graves, les situations dans lesquelles la régularisation est impossible et les erreurs relevant de sanctions prévues par le droit de l’Union européenne ou des conventions internationales.

De plus, les erreurs mettant en cause la santé publique, l’environnement, ou la sécurité des personnes ne sont pas couvertes par ce droit.

Conclusion

Le droit à l’erreur représente une avancée significative vers une administration plus conciliante et bienveillante. En reconnaissant le droit à l’erreur, la France encourage une culture de la confiance et de la transparence.

Cette initiative est un pas important vers la simplification des relations entre l’État et ses citoyens, tout en soutenant l’idée que l’erreur est humaine et que la correction doit être encouragée plutôt que punie.

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