Adopté en décembre 2015 lors de la COP21 à Paris, l’accord de Paris sur le climat marque un tournant historique dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Il s’agit du premier accord universel en matière de climat, réunissant presque tous les États de la planète autour d’un objectif commun : limiter la hausse des températures mondiales et atteindre la neutralité carbone. Pourtant, malgré ses ambitions, l’accord est souvent critiqué pour son manque de mécanismes coercitifs.
Cet article décrypte les enjeux, objectifs et limites de cet accord.
Qu’est-ce que l’accord de Paris ?
L’accord de Paris est un traité international signé par 195 parties à l’issue des négociations de la COP21. Entré en vigueur en novembre 2016, il a pour objectif principal de maintenir l’augmentation de la température mondiale en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, tout en poursuivant les efforts pour la limiter à 1,5°C.
Contrairement au Protocole de Kyoto de 1997, qui ne concernait que les pays industrialisés, l’accord de Paris sur le climat engage aussi les pays en développement, reconnaissant la responsabilité commune des États face au changement climatique. Cependant, l’accord prend en compte la situation des pays les moins avancés.
Les contributions déterminées au niveau national (CDN) jouent un rôle central dans la mise en œuvre des engagements des États. Ces plans d’action, régulièrement mis à jour, permettent de suivre les efforts de chaque État dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Quels sont les objectifs de l’accord de Paris ?
Limiter le réchauffement climatique
L’accord fixe un objectif ambitieux, qui est de contenir la hausse des températures mondiales en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec une cible idéale de 1,5°C.
Cet objectif repose sur des données scientifiques du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui soulignent l’urgence d’agir pour éviter des impacts catastrophiques sur les écosystèmes et les populations.
Atteindre la neutralité carbone
L’un des objectifs phares est d’atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire atteindre un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et leur absorption par des puits naturels (forêts, sols, océans).
Soutenir les pays en développement
Les nations développées sont invitées à fournir un soutien financier, technique et logistique aux pays en développement, notamment aux petites îles et aux pays les moins avancés, qui sont souvent les plus vulnérables au changement climatique.
Les points forts de l’accord
- Portée universelle : contrairement aux accords précédents, il rassemble presque tous les États, y compris les grands pollueurs tels que la Chine, les États-Unis et l’Inde.
- Flexibilité : l’approche des CDN permet aux États d’adapter leurs engagements selon leurs capacités nationales.
- Transparence et suivi : des bilans collectifs, tels que celui présenté à la COP28 à Dubaï en 2023, permettent d’évaluer les progrès mondiaux.
Les limites de l’accord
Malgré ses ambitions, l’accord de Paris n’est pas exempt de critiques.
- Absence de sanctions : bien que contraignant, l’accord ne prévoit pas de mécanisme coercitif pour les États qui ne respectent pas leurs engagements.
- Manque de précisions : les énergies fossiles, principales responsables des émissions de GES, ne sont pas explicitement mentionnées dans le texte.
- Insuffisance des efforts actuels : selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement, les engagements actuels conduiraient à un réchauffement de +3,1°C d’ici à la fin du siècle, bien au-delà des objectifs fixés.
Résumé des points clés
- Adoption : l’accord de Paris a été signé en 2015 et il est entré en vigueur en 2016.
- Objectifs : limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ou 2°C par rapport au niveau de température préindustriel et atteindre la neutralité carbone.
- Portée : 195 parties l’ont ratifié, avec à la fois des pays développés et des pays en développement.
- Limites : absence de sanctions en cas de non-respect des engagements de l’accord et efforts actuels insuffisants.
- Urgence : les scénarios actuels prévoient un réchauffement de +3,1°C, ce qui nécessite des actions encore plus renforcées.
L’accord de Paris constitue une avancée majeure dans la coopération internationale sur le climat. Toutefois, la route est encore longue pour atteindre les objectifs fixés. La mobilisation des États, des entreprises et des citoyens reste essentielle pour assurer un avenir durable à notre planète.
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