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Recommandations de la CNIL sur les permissions dans les applications mobiles : respecter la vie privée des utilisateurs

Avec l’usage croissant des smartphones et des applications mobiles, la question de la protection des données personnelles est devenue essentielle. Les utilisateurs souhaitent de plus en plus contrôler l’accès de leurs applications aux données sensibles de leur appareil. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) a donc publié des recommandations pour aider les développeurs à concevoir des applications respectueuses de la vie privée.

Cet article présente en détail les recommandations de la CNIL sur les permissions dans les applications mobiles, en mettant l’accent sur les bonnes pratiques à adopter pour protéger la vie privée des utilisateurs et respecter le RGPD.

Qu’est-ce qu’une permission dans une application mobile ?

Définition des permissions techniques

Les permissions dans une application mobile sont des autorisations demandées par l’application pour accéder à certaines ressources de l’appareil, telles que la caméra, le microphone, ou la localisation. Ces permissions, qui sont généralement gérées par les systèmes d’exploitation des smartphones (Android, iOS), permettent aux utilisateurs de contrôler l’accès à leurs données personnelles et à certains capteurs présents dans leur appareil. Elles sont « techniques » car elles ne concernent que l’accès aux fonctionnalités matérielles ou aux données, sans prendre en compte la finalité de l’utilisation de ces données.

Permissions vs consentement

Il est important de distinguer les permissions techniques du consentement requis dans le cadre du RGPD. Si la permission permet à l’application d’accéder à une donnée spécifique, le consentement, lui, doit être recueilli lorsque les données sont utilisées à des fins précises, conformément aux règles du RGPD.

Les recommandations de la CNIL pour les développeurs d’applications

Minimisation des données

La CNIL recommande que les développeurs d’applications choisissent uniquement les permissions strictement nécessaires pour leur application. Le principe de minimisation des données, inscrit dans le RGPD, précise que seules les données pertinentes et nécessaires au bon fonctionnement de l’application doivent être collectées. Par exemple, une application de lampe torche ne devrait pas demander l’accès aux contacts de l’utilisateur. Le choix de la permission doit être aussi précis que possible, notamment en ce qui concerne le type de données collectées (localisation approximative ou précise, accès à certaines photos seulement).

Transparence et information des utilisateurs

La CNIL insiste sur l’importance de la transparence vis-à-vis des utilisateurs. Avant d’obtenir une permission, les applications doivent clairement informer l’utilisateur de la raison pour laquelle l’accès à une donnée spécifique est requis. Cette information doit être accessible de manière simple, directement au moment de la demande de permission, afin que l’utilisateur puisse faire un choix éclairé.

Articulation de la permission et du consentement

Lorsqu’une permission est requise pour accéder à des données personnelles, l’éditeur de l’application doit également se demander si un consentement explicite est nécessaire. La CNIL conseille aux développeurs de combiner la demande de permission avec un système de gestion du consentement (CMP) pour garantir que l’utilisateur a bien compris et accepté la finalité des traitements. La demande de consentement doit être séparée de la demande de permission, sans créer de confusion pour l’utilisateur.

Bonnes pratiques pour les fournisseurs d’OS et les éditeurs d’applications

Les bonnes pratiques pour les fournisseurs d’OS

La CNIL recommande que les fournisseurs d’OS (Android, iOS) offrent des systèmes de permissions plus fins et précis. Cela permettrait aux développeurs de mieux définir la portée des permissions et de demander un accès ciblé aux données, par exemple en permettant un accès limité à certaines parties de la mémoire de l’appareil, ou en offrant la possibilité de restreindre la durée pendant laquelle une permission est active.

Le rôle de l’éditeur d’application

L’éditeur de l’application, en tant que responsable du traitement des données, doit s’assurer que les permissions demandées sont en adéquation avec les objectifs de l’application et respectent le principe de minimisation des données. Il doit également identifier les situations dans lesquelles un consentement doit être recueilli en complément des permissions techniques. Dans ces cas, il est recommandé de recourir à une plateforme de gestion du consentement (CMP) pour recueillir le consentement de manière contextuelle, plutôt qu’en une seule fois au lancement de l’application.

Articulation entre la permission et le consentement : comment éviter la confusion ?

L’importance de la clarté pour l’utilisateur

Lorsqu’une application demande à la fois une permission et un consentement, il est crucial de veiller à ce que ces deux demandes soient présentées de manière claire et distincte. La CNIL conseille que la demande de consentement et la demande de permission soient présentées de manière à ne pas prêter à confusion pour l’utilisateur. Ce dernier doit pouvoir facilement comprendre ce qu’il accepte et pourquoi. De plus, il est important que ces demandes ne soient pas trop intrusives, afin d’éviter un sentiment de « sur-sollicitation » qui pourrait nuire à l’expérience utilisateur.

Résumé des points clés

  • Permissions techniques : les permissions permettent d’accéder à des ressources matérielles ou des données d’un appareil sans tenir compte des finalités de leur utilisation.
  • Minimisation des données : les développeurs doivent limiter les permissions aux seules données nécessaires et fournir des informations claires sur leur utilisation.
  • Consentement et permissions : si la collecte de données personnelles implique un traitement au-delà de l’accès technique, un consentement explicite doit être recueilli via une plateforme CMP.
  • Bonnes pratiques pour les éditeurs : les éditeurs doivent choisir des permissions adaptées et définir les situations nécessitant un consentement complémentaire.
  • Articulation entre permission et consentement : les demandes de permission et de consentement doivent être présentées de manière claire et non confuse.

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