Lutte contre la discrimination dans le football : le système de surveillance antidiscrimination de la FIFA

Dans un contexte mondial dans lequel la lutte contre le racisme et la discrimination est devenue une priorité, la FIFA a renforcé ses efforts dans la lutte contre ces phénomènes en instaurant un système de surveillance antidiscrimination.

Ce dispositif a été conçu pour identifier, signaler et sanctionner les comportements discriminatoires dans le cadre des compétitions internationales de football.

Cet article présente ce système, son fonctionnement et l’impact des mesures prises par la FIFA pour garantir un environnement de jeu respectueux de tous.

Le contexte du système de surveillance antidiscrimination de la FIFA : une réponse aux incidents de discrimination

Sur la base des expériences accumulées entre 2015 et 2023 en collaboration avec le réseau Fare, la FIFA a instauré ce système de surveillance pour contrôler les comportements discriminatoires, conformément à l’article 4 de ses Statuts et à l’article 15 de son Code disciplinaire.

Ce système permet de recueillir des éléments de preuve nécessaires aux procédures disciplinaires, en s’appuyant sur des rapports de match documentés relatant des incidents discriminatoires potentiels. Il sera appliqué aux qualifications de la Coupe du Monde 2026 ainsi qu’à certains matchs amicaux.

Méthodologie du système de surveillance antidiscrimination de la FIFA : évaluation des risques et surveillance accrue

Le système repose sur une évaluation des risques pour chaque match, afin d’identifier les rencontres où la probabilité d’incidents discriminatoires est élevée. Cette évaluation tient compte de divers critères, notamment :

• des incidents antérieurs impliquant les équipes participantes ;
• la présence de groupes extrémistes ou de tendances homophobes et sexistes parmi les supporters ;
• les tensions géopolitiques, religieuses ou historiques entre les pays représentés.

Les matchs sont ensuite classés en trois niveaux de risque :

• vert pour les matchs à faible risque (aucune surveillance supplémentaire) ;
• jaune pour les matchs à risque moyen (surveillance maintenue jusqu’au jour du match) ;
• rouge pour les matchs à haut risque, qui nécessitent la présence d’observateurs antidiscrimination.

Le rôle des observateurs antidiscrimination

En cas de matchs classés à haut risque (rouge), des observateurs antidiscrimination, désignés par le réseau Fare, sont dépêchés pour surveiller les comportements dans le stade et ses alentours.

Ces observateurs, formés et expérimentés, comprennent la langue, le contexte culturel, ainsi que les symboles propres aux supporters du pays concerné. Ils travaillent de manière anonyme afin de préserver leur sécurité et leur impartialité. Ils rédigent des rapports détaillés en anglais, fournissant des éléments de preuve (photos, vidéos, etc.) sur les incidents constatés. Ces rapports sont destinés à appuyer la FIFA dans l’ouverture de procédures disciplinaires.

Observation et rédaction des rapports

Les observateurs mènent une analyse préalable pour anticiper les éventuels incidents discriminatoires pouvant se produire durant les matchs. Si un incident survient, ils le documentent précisément, en indiquant le lieu, l’heure et le groupe de supporters impliqué, tout en fournissant des preuves tangibles.

Ce processus permet la mise en place d’un rapport détaillé, précis et cohérent, permettant à la FIFA de prendre des décisions éclairées sur les sanctions potentielles à appliquer.

La procédure disciplinaire

Après la réception d’un rapport antidiscrimination, le secrétariat de la Commission de Discipline de la FIFA peut solliciter des informations supplémentaires pour évaluer le contexte de l’incident.

Le président de cette Commission décide alors de l’opportunité de lancer une procédure disciplinaire en fonction du rapport antidiscrimination et des autres éléments de preuve collectés.

Résumé des points clés

• Contexte et création du système : ce système a été mis en place pour répondre aux résolutions de la FIFA contre le racisme et la discrimination.
• Méthodologie de surveillance : le système repose sur une évaluation des risques et une classification des matchs en fonction de la probabilité d’incidents discriminatoires.
• Rôle des observateurs : les observateurs antidiscrimination du réseau Fare sont déployés pour surveiller les matchs à haut risque et rédiger des rapports détaillés.
• Rapports et preuves : les incidents sont documentés avec précision pour étayer les procédures disciplinaires.
• Processus disciplinaire : les éléments de preuve sont analysés par la Commission de Discipline de la FIFA pour statuer sur les éventuelles sanctions.

Le système de surveillance de la FIFA constitue un outil essentiel pour promouvoir un football sans discrimination et protéger l’intégrité des compétitions sportives internationales.

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