Ce mécanisme vise à responsabiliser les personnes morales tout en favorisant une coopération efficace avec les autorités. Cet article présente tout ce qu’il faut savoir sur ce dispositif innovant.
Introduite par la loi Sapin II du 9 décembre 2016, la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) est un mécanisme transactionnel innovant destiné aux personnes morales mises en cause pour des infractions graves comme la corruption, la fraude fiscale ou le blanchiment.
Cette procédure permet d’éviter des poursuites judiciaires classiques en échange du respect de certaines obligations imposées par la convention.
La procédure de la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP)
L’article 41-1-2 du code de procédure pénale précise les modalités de la CJIP. La procédure de la convention judiciaire d’intérêt public débute par une proposition faite par le procureur de la République à une personne morale mise en cause pour des délits spécifiques, avant l’engagement de l’action publique.
Cette convention impose des obligations comme le versement d’une amende d’intérêt public, la mise en œuvre d’un programme de conformité sous le contrôle de l’Agence française anticorruption (AFA) ou la réparation des dommages causés.
Une fois acceptée par la personne morale, la convention est soumise à la validation du président du tribunal judiciaire, qui vérifie la légalité et la proportionnalité des mesures. Après validation, les obligations prévues deviennent exécutoires, sauf rétractation dans un délai de dix jours.
L’ordonnance de validation n’entraîne pas de déclaration de culpabilité et les informations sont publiées sur le site de l’AFA. En cas de non-respect ou de rétractation, l’action publique peut être mise en mouvement. L’exécution complète des obligations éteint l’action publique, mais les victimes conservent leur droit à réparation devant les juridictions civiles.